Escales aux pieds des monts célestes est un arrêt sur cette chaîne de montagnes, que les kirghizes appellent Tian Shan. C’est une pause sur ces immensités sauvages, où de Bishkek à Tash Rabat, glaciers et lacs d’altitude laissent place aux routes sableuses et à quelques pâturages. Nous voulions capter cette nature si particulière, surplombante et réconfortante à la fois, où l’homme s’adapte aux caprices des montagnes qui les accueillent et les repoussent au gré des saisons.
Souvent isolés, rares étaient les moments où nous ne croisions pas le passage d’un cavalier qui traversait une vallée ou un camp de yourte installé près d’un cours d’eau.
Notre démarche se situe entre deux espaces photographiques. Le style documentaire réalisé à l’argentique dévoile des lieux de sociabilité, des espaces où le commun s’exprime tandis que la photographie de paysage, plus allégorique, explore la relation entre la nature et nos sentiments.
A pied, à cheval ou en 4X4, les cols, les lacs et les yourtes se succédaient, les troupeaux faisaient voler la poussière, la chaleur nous assaillait dans les plaines, et sur les sommets à plus de 4000 mètres il fallait se serrer fort sous nos duvets. Nous marchions et nous roulions sur ces routes, qui jadis ont vu les caravaniers de la route de la Soie. Le Kirghizistan, autrefois passage des richesses du monde, est aujourd’hui marginal face à notre mondialisation, pour encore quelques années au moins. Comme un symbole, le nomadisme survit et se réinvente dans les mont du Tian Shan.